Plusieurs semaines après l’élection du Bureau Dirigeant de la Fédération Gabonaise de Basketball, Stéphane LASME, ancien capitaine des Panthères et candidat à cette élection, nous partage ici son ressenti et son combat pour le développement du Basketball.
LE-SPORTGENTILLAIS : Tu étais candidat à la dernière élection. Pourquoi vouloir être président de la FEGABAB ?
STEPHANE LASME : Ma décision de briguer la présidence de la Fédération Gabonaise de Basketball (FEGABAB) est portée par mon amour pour le basketball et ma volonté d’apporter un changement nécessaire au développement de ce sport au Gabon. Après une carrière internationale qui m’a permis d’acquérir une expérience précieuse, je souhaite mettre cette expertise au service de notre sport national.
Mon projet, intitulé GO KALWA, qui signifie « changer » dans ma langue maternelle, reflète cette ambition. Je veux que le basketball devienne un véritable levier socio-économique dans notre pays, en offrant aux acteurs de ce sport des opportunités pour en vivre et en faire une source de fierté nationale.
Mon objectif est d’inscrire le basketball gabonais dans une dynamique de performance et de résultats, tant sur le terrain qu’en dehors, afin de faire briller le Gabon sur la scène internationale.
Aujourd’hui, il est crucial de redonner de l’espoir à nos jeunes talents, de construire un environnement propice à leur épanouissement et à leur réussite, et de structurer tous les niveaux du basketball, des jeunes joueurs aux clubs, en passant par la formation des techniciens. J’ai la conviction que ma présence à la tête de la FEGABAB peut fédérer les intelligences et les énergies nécessaires pour crédibiliser nos intentions et actions, que ce soit sur le plan national ou international.
L-SP. : Les élections se sont déroulées dans des conditions particulières et ont donné vainqueur Willy Conrad ASSEKO, comment as-tu vécu cet évènement ?
ST.L : Je dois dire que ce fut une grande déception, non pas parce que je n’ai pas gagné, mais en raison des conditions dans lesquelles ces élections se sont déroulées, qui sont contraires à l’esprit de transparence et d’équité que nous devons promouvoir dans le sport.

Mon équipe et moi avions déjà remarqué, dès nos premiers échanges avec certaines voix autorisées, une volonté manifeste de fermer les yeux sur un bon nombre d’irrégularités. Ces pratiques ont permis à mon adversaire de contourner certaines règles sans être inquiété, sous prétexte de respecter la « souveraineté de l’assemblée » et en interprétant les textes de manière biaisée. Pour preuve, il y a quelques mois, la LINAB a vu la souveraineté de son Assemblée Générale bafouée par monsieur ASSEKO, qui a suspendu le processus électoral de manière arbitraire. À ce moment-là, personne n’a pris ses responsabilités pour recadrer cette décision contraire aux dispositions réglementaires. Ces irrégularités, ces pratiques d’un autre temps, et ce manque de respect des règles fondamentales freinent le développement de notre sport et minent la confiance des acteurs clés. Mais tout cela renforce ma détermination.
Je veux initier un changement fondamental basé sur le respect des règles et des principes. Ces valeurs m’ont toujours guidé dans ma carrière et restent au cœur de ma vision pour le basketball gabonais.
L-SP. : As-tu entrepris des démarches auprès des Instances Sportives pour remettre en question ces résultats et jusqu’où, es-tu prêt à aller pour te faire entendre ?
ST.L : Oui, dès la fin des élections, j’ai déposé un recours en annulation auprès du Comité National Olympique Gabonais (CNOG), comme le recommande la procédure. Après discussion avec mes contacts de FIBA Monde et Afrique, il est apparu que FIBA ne gère pas directement les élections au niveau national, mais se réfère aux rapports du CNO et à la validation du Ministère de tutelle. C’est pourquoi la première étape était de saisir le CNOG.
Ma démarche ne se limite pas à une contestation des résultats, elle vise avant tout à combattre des pratiques qui empêchent notre basketball de progresser vers l’excellence. Le respect des principes de justice, de transparence et d’impartialité est fondamental pour bâtir un environnement sportif sain et compétitif. J’ai foi en notre système et j’espère que ces recours aboutiront à une décision équitable.
Si nécessaire, je suis prêt à aller jusqu’au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), car le changement doit commencer par le respect des règles avant d’être visible sur les terrains. Mon engagement est avant tout pour l’intérêt du basketball gabonais et de sa jeunesse, afin qu’ils évoluent dans un cadre juste et propice à leur épanouissement.
L-SP. : Plusieurs Ligues provinciales ont d’ores et déjà décidé de ne pas prendre part aux activités de la Fédération tant que les autorités compétentes n’auront pas donné leur conclusion. Que penses-tu de cette situation ?
ST.L. : Je pense que cette situation envoie un signal fort et encourageant : il existe encore des organisations légalistes dans le basketball gabonais qui refusent de cautionner des irrégularités. Leur position reflète un profond malaise et une perte de confiance envers la gouvernance actuelle de la Fédération. Ces Ligues, qui représentent une partie essentielle de notre basketball, ne font qu’inviter les autorités compétentes à trancher rapidement pour que la Fédération puisse enfin avoir un bureau directeur légal.
Normalement, si monsieur ASSEKO respectait l’article 47 de l’Arrêté 983, il saurait que le caractère suspensif de mon recours l’empêche d’entreprendre toute action au nom de la Fédération tant que le litige n’est pas résolu. Pourtant, il semble pouvoir agir sans tenir compte des textes et des lois. Cela démontre une fois de plus la nécessité d’un changement immédiat et profond dans notre manière de gérer le sport.
Je prône le respect des règles clairement édictées et suis satisfait de voir que ce sentiment est partagé par plusieurs acteurs du basketball gabonais.
L-SP. : Un mot de la fin ?
ST. L. : À tous les passionnés de basketball gabonais, je veux vous dire ceci : notre sport mérite mieux. Nous avons une jeunesse talentueuse, des entraîneurs dévoués et des amoureux du jeu qui rêvent de voir le basketball gabonais briller. Ne perdons pas espoir. Mon engagement demeure inébranlable, et je continuerai à me battre pour offrir un avenir meilleur à notre discipline. Je suis là où il faut être pour bâtir une Fédération forte, structurée et tournée vers une vision commerciale ambitieuse, afin de faire du Gabon un pays qui gagne.
Je m’efforce de rassurer nos partenaires, prêts à nous soutenir, mais dont la confiance vacille lorsqu’ils constatent que nous peinons à respecter les règles, même pour une simple élection fédérale. Parallèlement, la note souveraine du Gabon a récemment été abaissée à CCC, reflétant un risque élevé pour l’investissement dans notre pays. Restaurer la confiance est essentiel, et cela passe par une gestion transparente et rigoureuse, ce qui, malheureusement, fait défaut aujourd’hui. Je suis fière de l’engagement de mon équipe et de tous ceux qui me soutiennent, car ils défendent des valeurs essentielles : Justice, Mérite et Respect. Pour eux, j’irai au bout de toutes les procédures. Je serai bientôt sur le terrain, aux côtés de ceux qui partagent cette vision, car cette lutte dépasse ma personne. Elle concerne toute une génération déterminée à transformer notre sport.
Merci pour votre soutien. Ensemble, croyons en notre capacité à bâtir un basketball fort, structuré et équitable.